Œuvres

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Biographie

1922–2008

Simon HantaiNé en Hon­grie en 1922, Simon Han­taï entre à l’École des Beaux arts de Budapest en 1941. En 1948, il quitte son pays, tombé sous le joug sovié­tique, pour s’installer à Paris. Il pour­suit alors son tra­vail plas­tique en fréquen­tant assidu­ment musées et galeries et en s’imprégnant de l’effervescence artis­tique de l’époque : le Sur­réal­isme, les débuts de l’École de Paris, le renou­veau pic­tur­al venu des Etats-Unis. Il expéri­mente dif­férentes tech­niques comme le découpage, le col­lage, le grattage, les coulures, ou le frois­sage. Il se lie avec les pein­tres améri­cains comme Sam Fran­cis ou Joan Mitchell qui lui pro­pose de par­ticiper à l’exposition col­lec­tive sur la jeune pein­ture améri­caine organ­isée à la galerie Huit à Paris en 1950. Han­taï se sent alors proche des Sur­réal­istes et parvient à entr­er en con­tact avec André Bre­ton qui lui pro­pose sa pre­mière expo­si­tion per­son­nelle en jan­vi­er 1953 à la galerie L’Étoile scel­lée. Han­taï par­ticipera égale­ment à l’exposition sur­réal­iste « Alice in Won­der­land » en 1955. Lors de sa deux­ième expo­si­tion per­son­nelle à la galerie Kle­ber chez Jean Fournier, qui restera son fidèle galeriste tout au long de sa vie, il revendique l’influence de Jack­son Pol­lock ou Georges Math­ieu dans sa volon­té d’obtenir une pein­ture « automa­tique » dans laque­lle l’artiste doit per­dre une par­tie de lui-même. Il rompt alors défini­tive­ment avec les sur­réal­istes et entame ce que l’on pour­rait appel­er sa péri­ode gestuelle, comme le prou­vent l’exposition per­son­nelle de 1958, « Pein­tures récentes. Sou­venir de l’avenir », puis en 1959 sa pre­mière rétro­spec­tive « Simon Han­taï. Pein­tures 1949–1959 », organ­isées à la galerie Kléber. Cepen­dant, Han­taï reste insat­is­fait et cherche à s’émanciper d’influences encore trop fla­grantes. De 1958 à 1959, il tra­vaille sur deux toiles abstraites d’immenses for­mats où il tente d’intégrer l’écriture à la pein­ture. Ce tra­vail ne sera présen­té au pub­lic que bien des années plus tard. C’est à par­tir de 1959 que le pein­tre trou­ve une méth­ode qui car­ac­téris­era toute son œuvre : le pliage. La toile est pliée, frois­sée avant d’être peinte puis dépliée. De 1960 à 1982, vont se suc­céder plusieurs séries abstraites conçues suiv­ant des méth­odes de pliage dif­férentes. Nat­u­ral­isé français en 1966, Han­taï s’installe avec sa femme à Meun près de la forêt de Fontainebleau. Il est alors un pein­tre recon­nu et obtient en 1967 le prix de la Fon­da­tion Maeght de Saint-Paul de Vence qui lui offre une expo­si­tion per­son­nelle l’année suiv­ante. En 1970, il a sa pre­mière expo­si­tion per­son­nelle à New-York à la galerie Pierre Matisse. En 1976, le Musée d’Art Mod­erne de Paris lui con­sacre une impor­tante rétro­spec­tive. Mal­gré ce suc­cès et cette recon­nais­sance inter­na­tionale et insti­tu­tion­nelle, Han­taï, très cri­tique vis à vis du marché de l’art, décide de ne plus pein­dre. Ce n’est qu’en 1980 qu’il revient avec une nou­velle série de toiles de très grands for­mats qui sont présen­tées à New-York et Osa­ka (les <em>Tabulas II</em>). En 1982 il représente la France à la 40ème Bien­nale de Venise mais l’expérience ne le sat­is­fait pas et il décide alors de se retir­er du monde. Con­va­in­cu par le philosophe Georges Didi-Huber­man, Han­taï accepte de présen­ter en 1997 au Cen­tre Pom­pi­dou dans le cadre de l’exposition « L’Empreinte » le tra­vail de destruction/reconstruction qu’il vient de men­er sur ses pro­pres toiles (enter­rées puis déter­rées, redé­coupées) avec le pein­tre Anto­nio Semara­no. Cette nou­velle série s’appelle <em>Les Laissées</em>. La même année, il accepte que lui soit con­sacrée une grande rétro­spec­tive à Mün­ster en Alle­magne. Il vit ensuite retiré du monde et meurt à Paris en 2008.