Œuvres
Biographie
1919-
Pierre Soulages naît dans le sud-ouest de la France à Rodez dans l’Aveyron en 1919. Alors qu’il pratique déjà la peinture et le dessin très jeune, il part à Paris en 1938 après son baccalauréat pour y suivre les cours du peintre et lithographe René Jaudon. Il entre à l’Ecole des Beaux Arts de Paris l’année suivante. Il juge cependant l’enseignement trop académique et préfère découvrir les chefs‑d’œuvre du Louvre et les nouveautés picturales de ce début de XXème siècle à la galerie Paul Rosenberg. Après la seconde guerre mondiale, il s’installe en banlieue parisienne et se consacre entièrement à la peinture, œuvres sur papier (au fusain ou brou de noix) ou sur toile, faites de formes abstraites et de couleurs sombres. Il commence à exposer, notamment au 14ème Salon des Surindépendants de 1947, au Salon des Réalités Nouvelles en 1948, à Munich en 1949, à New-York à la galerie Betty Parsons aux côtés notamment de Hans Hartung. Sa première exposition personnelle a lieu à Paris à la galerie Lydia Conti en 1949. Très vite, il fait partie des peintres majeurs de l’Abstraction européenne, et rencontre un succès aussi bien critique que public. Sa peinture abstraite interroge le rapport entre matière, couleur et forme tel qu’il apparaît dans l’acte même de peindre. Au début des années 1950, il est exposé à New-York au Guggenheim et au Musée d’Art Moderne, à la Tate de Londres, au Musée d’Art Moderne de Paris. Il a sa première exposition personnelle à New-York en 1954. En 1957, alors qu’il voyage pour la première fois outre-Atlantique, il rencontre Mark Rothko avec qui il se lie d’amitié. Durant toute cette période qui s’étend de 1946 à 1979, Soulages construit son œuvre en cycles qui suivent toujours la même logique d’exploration et d’épuisement des moyens mis en œuvre : 1946–1949, les « signes », formes sombres et graphiques sur fond clair ; 1949–1956, les formes-signes apparaissent sur des fonds colorés non-uniformes dans un agencement d’horizontales et de verticales qui favorisent le travail du rythme ; 1956–1963, la couleur posée sur la toile est recouverte d’un noir épais que le peintre racle pour faire réapparaître une partie de la couleur ; 1963–1971, quasi-disparition de la couleur au profit du noir et blanc sur des formats de plus en plus grands ; 1972–1978, retour au travail sur papier (eaux fortes, lithographies, sérigraphies). En 1979, alors qu’il retravaille une de ses toiles, il découvre par hasard la force du noir et le rapport si particulier qu’il entretient avec la lumière. Le noir, qu’il appellera plus tard « outrenoir » ou « noir-lumière », deviendra alors le centre de sa recherche picturale. Dès 1979, le Centre Pompidou à Paris expose ses nouvelles toiles monopigmentaires, qui donnent à voir la réflexion de la lumière sur les états de surface du noir. Dans les années 1980, il réalise de nombreux polyptyques fondés sur une grande diversité d’approche du noir dans le travail de la surface, des formats et des structures formelles. En 1990, il définit cet outrenoir comme un « au-delà du noir, une lumière reflétée, transmutée par le noir. Outrenoir : noir qui cessant de l’être devient émetteur de clarté, de lumière secrète. Outrenoir : un autre champ mental que celui du simple noir. ». Il devient l’un des peintres français vivants les plus connus et les plus vendus. En 2009, le Centre Pompidou lui organise pour ses quatre-vingt dix ans la plus grande rétrospective jamais consacrée à un artiste vivant. En 2014, le Musée Pierre Soulages est inauguré à Rodez.