Œuvres
Biographie
1897–1994
Né en Belgique dans une famille bourgeoise, Paul Delvaux entre à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles en 1916 en architecture, avant de s’orienter rapidement vers la peinture. C’est là qu’il subit l’influence du peintre symboliste Jean Delville et rencontre René Magritte, qu’il côtoiera tout au long de sa vie. Dans les années 1920, sa peinture figurative est d’un style post-impressionniste teinté d’expressionnisme. Mais il est rarement satisfait de son travail et détruit beaucoup de ses toiles au fur et à mesure de leur production. En 1934, lors de l’exposition surréaliste « Minotaure » à Bruxelles, il découvre le tableau « Mélancolie et mystère d’une vie » de Giorgio de Chirico. Il décide alors de « faire de la poésie » en peinture en suivant la voie des surréalistes. Les toiles « Palais en ruine » et « Le Rêve », qui datent de 1935, peuvent être considérées comme ses premières œuvres surréalistes. Sa série « Femmes en dentelle » prolonge cette nouvelle orientation. Sans jamais adhérer au mouvement surréaliste, Paul Delvaux en devient pourtant l’un des peintres majeurs. En 1938, ses toiles sont présentées à l’Exposition Internationale du Surréalisme à Paris, organisée par André Breton et Paul Éluard. Là où René Magritte crée des toiles qui donnent à voir une « idée », Paul Delvaux se singularise par son goût pour la narrativité et la théâtralisation, hérité de la peinture symboliste. Son œuvre, hantée par des figures féminines inaccessibles, propose des paysages désertiques et mystérieux souvent inspirées d’images de ruines antiques, ou des reconstructions imaginaires de paysages urbains contemporains. Les squelettes qu’il observe au Museum d’Histoire Naturelle de Bruxelles occupent également une place de choix dans nombre de ses compositions, et participent à la création d’un univers étrange et fantastique. Peignant dès les années 1930 de grandes compositions murales, notamment pour le Casino d’Ostende ou le Palais des Congrès de Bruxelles, il connaît un succès grandissant. En 1956, il représente la Belgique à la 27ème Biennale de Venise et fait scandale avec ses scènes de la Passion du Christ peuplées de squelettes ; en 1961, le Musée des Beaux Arts de Lille lui offre sa première rétrospective ; en 1975, une grande rétrospective lui est consacrée au Musée National d’Art Moderne de Tokyo. Il meurt en Belgique en 1994.