Biographie
1869–1952
Né à Dieppe, d’un père armateur lui-même peintre, Louis Valtat grandit à Versailles. Il rentre à dix-sept ans aux Beaux-Arts de Paris dont il complète l’enseignement par les cours qu’il suit à L’Académie Julian. C’est là qu’il se lie d’amitié avec Pierre Bonnard de deux ans son aîné. Il fait aussi la connaissance d’Édouard Vuillard. Il se rapproche ainsi des jeunes peintres qui formeront le groupe des Nabis (avec notamment Paul Sérusier et Maurice Denis). Valtat expose pour la première fois au Salon des Indépendants en 1893 une toile fortement influencée par son amitié avec les Nabis, La lecture.
Atteint de tuberculose, il s’exile dans le sud de la France pour profiter d’un air plus sain, sur la côte méditerranéenne proche de l’Espagne. Il séjourne notamment à Banyuls et Collioure, avant de remonter sur la côte atlantique et de s’installer pour quelques temps à Arcachon. Les toiles qu’il expose dans la foulée au Salon des Indépendants de 1896 marquent le début d’une singularité dans l’usage de la couleur, remarquée notamment par le critique Félix Fénéon, – singularité qui annonce le Fauvisme dont le scandale du Salon d’Automne de 1905 marquera les débuts, et où Valtat exposera plusieurs toiles aux côtés notamment de Henri Matisse, Henri Manguin et André Derain.
Après un nouveau séjour à Banyuls en 1896–1897, il part pour la Provence et s’installe à Agay près de Saint-Raphaël. C’est alors que sa peinture prend toute son ampleur. La période dite d’Estérel (1899–1913) est ainsi particulièrement remarquable. Installé dans la maison (« Roucas Rou ») qu’il fait construire, il est invité par Auguste Renoir à Cagnes-sur-Mer où il rencontre Georges d’Espagnat.
Il deviendra très proche de Renoir qui fait un portrait de sa femme en 1903 (Portrait de Suzanne Valtat). Il rend également visite à Paul Signac installé à Saint-Tropez. De retour à Paris en 1914, il passe l’été en Normandie aux Andelys. Puis en 1924, il s’installe un temps dans la vallée de Chevreuse au Sud de Paris, où il reçoit ses amis d’Espagnat et Maximilien Luce, tout en continuant à faire de longs séjours en Normandie ou en Bretagne. À partir de 1940, il ne quitte plus son atelier de l’avenue de Wagram à Paris où il meurt en 1952. Ses dernières toiles datent de 1948.