Biographie
1869–1954
Né en 1869 à Cateau-Cambrésis dans le nord de la France, Henri Matisse est l’un des peintres français les plus importants et les plus connus du XXème siècle. Chef de file du fauvisme, il ne cessera de faire évoluer son œuvre vers une simplification et une stylisation de plus en plus grande.
Matisse arrive à Paris dans les années 1890 et se retrouve d’emblée au cœur de l’effervescence du mouvement du post-impressionnisme. Il commence par emprunter une voie assez classique : l’École des Arts Décoratifs où il rencontre Albert Marquet, qui deviendra l’un de ses amis les plus proches, puis l’École des Beaux-Arts dans l’atelier de Gustave Moreau. Ce pionnier du symbolisme incite ses étudiants à chercher leur propre façon de peindre. C’est sa rencontre avec Camille Pissarro qui le poussera à s’intéresser aux recherches de l’impressionnisme et du néo-impressionnisme, dont il découvre la théorie en 1899 grâce au traité de Paul Signac (D’Eugène Delacroix au Néo-Impressionnisme).
Au tournant du siècle, il se lie avec André Derain et Jean Puy qui lui présente Maurice de Vlaminck. Comme beaucoup des jeunes peintres de sa génération, il voue une véritable admiration à Paul Cézanne, dont il achète la toile Les Trois Baigneuses en 1900. Il expose en 1901 au Salon des Indépendants, puis à la première édition du Salon d’Automne en 1903, mais c’est au Salon des Indépendants de 1905 qu’il fait sensation. Il révèle alors la singularité de son talent aux côtés d’Albert Marquet, Maurice de Vlaminck, André Derain, Henri Manguin, Charles Camoin. Cette nouvelle génération est en train d’inventer l’une des grandes révolutions artistiques du début du XXème siècle : le fauvisme – terme issu de la critique assassine que fait Louis Vauxcelles de la salle VII de l’exposition. Les aplats de couleurs pures et violentes qui simplifient les formes donnent à la salle des airs de cage aux fauves. Matisse s’affirme d’emblée comme le chef de file de ce mouvement qui, selon ses propres dires, vient « secouer la tyrannie du divisionnisme » – divisionnisme défendu par son ami Paul Signac et qui influence encore la peinture de Matisse jusque 1904 (Luxe, Calme et Volupté que lui achète d’ailleurs Signac). Matisse rencontre très vite le succès. Il signe avec la Galerie Josse et Gaston Bernheim, rencontre Gertrude Stein et son mari qui lui achètent une des toiles phares du Salon des Indépendants de 1905 : La Femme au chapeau. C’est chez les Stein qu’il rencontre le jeune Pablo Picasso. L’un et l’autre vont devenir les figures majeures des débuts de l’Art Moderne. Exposé et acheté à travers l’Europe et les Etats-Unis, Matisse vit et travaille à Issy-les-Moulineaux de 1909 à 1917, puis s’installe dans le Sud à Cimiez, près de Nice. Commence alors ce que l’on appelle sa période niçoise qui rencontre un très vif succès en France et à l’étranger. En 1931, le Museum of Modern Art de New-York lui offre une rétrospective et le collectionneur américain Albert C. Barnes lui commande « The Dance II », une grande peinture murale pour orner la salle principale de la fameuse Fondation Barnes.
Son dessin de plus en plus épuré s’appuie sur un long travail de stylisation et d’abstraction à la recherche d’une intensité inédite de la couleur. Lithographies, gravures, dessins, sculptures, Matisse ne cesse de produire. Il tombe malade en 1941. Contraint de rester couché, il se retrouve dans l’incapacité de peindre. Il reprend alors une technique qu’il avait commencé à aborder dans les années 1930 : les gouaches découpées. Alité, il découpe avec des ciseaux des papiers que ses assistants placent et collent aux endroits qu’il leur indique. C’est la série Jazz dans les années 1940, et les deux grandes toiles Polynésie, le Ciel et Polynésie, la Mer de 1946. Il est alors l’un des artistes français les plus connus : en 1945, le Salon d’Automne l’honore d’une grande rétrospective, en 1950, il représente la France à la Biennale de Venise en 1950, en 1952, le musée Matisse est inauguré dans sa ville d’origine, Cateau-Cambrésis. Matisse réalise sa dernière œuvre dans sa chambre atelier de l’Hôtel Régina de Nice en 1952, La Tristesse du Roi. Il meurt en 1954.