Œuvres
Biographie
1860–1943
Né à Toulouse en 1860, Henri Martin y étudie à l’École des Beaux Arts de 1877 à 1879. Grâce à l’obtention d’une bourse, il rejoint Paris où il devient alors l’élève de Jean-Paul Laurens. Loin des recherches impressionnistes de ces années-là, ses premières toiles reproduisent avec talent le style académique de son époque et lui permettent de rencontrer assez tôt un certain succès institutionnel. Mais la fin des années 1880 vont marquer un tournant important : Henri Martin semble de plus en plus sensible au style néo-impressionniste et change sensiblement sa façon de peindre en s’inspirant de la technique divisionniste, comme le montre sa toile « Belle jeune fille marchant à travers les champs une fleur à la main » (1889). Durant les années 1890, son succès va grandissant, notamment grâce aux nombreuses commandes publiques auxquelles il répond, mais son style reste toujours incertain. Plusieurs courants cohabitent dans sa production, aussi bien dans la manière que dans les sujets (des sujets officiels aux sujets symbolistes). En 1900, il achète une bâtisse, Marquayrol, à Labastide-du-Vert dans le Lot où il installe son atelier. Tout en continuant sa production « officielle » (comme « Les Faucheurs » pour la mairie de Toulouse), il trouve dans ce retour au pays natal le moyen d’atteindre une peinture plus personnelle, et révèle ses talents de paysagiste marqué par l’impressionnisme et le néo-impresionnisme, en tentant de « traduire la pleine lumière par le pointillé et la décomposition du ton ». Son autoportrait de 1912 (Musé d’Orsay), date à laquelle il achète une maison dans le village de Saint-Cirq-Lapopie dans le Lot, exprime la maturité d’un peintre sûr de sa technique. En 1923, il achète une maison dans le port de Collioure dans les Pyrénées Orientales. Il y peindra presque chaque été, cherchant à rendre la lumière si particulière de ce bord de mer, cher aussi à Paul Signac, Maximilien Luce ou les fauves Matisse et Derain. En 1933, il se retire à Marquayrol où il meurt en 1943. Ce « renégat de l’académisme » longtemps considéré comme un « copieur intéressé des pointillistes », haï par Paul Signac, mais ami d’Édouard Vuillard et Maurice Denis, laisse une œuvre importante, largement représentée dans les collections des Musées de Bordeaux et du Musée Henri-Martin de Cahors.