Œuvres

Biographie

1904–1989

Hans HartungNé en 1904 à Leipzig en Alle­magne, Hans Har­tung com­mence dès l’âge de dix-huit ans à s’intéresser à la pein­ture qui devient pour lui le ter­rain d’expérimentations mul­ti­ples. Une série d’aquarelles réal­isées en 1922 révèle ain­si les élé­ments qui con­stitueront son lan­gage pic­tur­al à venir (tach­es, courbes, lignes). Peu sat­is­fait des dif­férents enseigne­ments artis­tiques qu’il reçoit, que ce soit à l’Académie des Beaux Arts de Dres­de en 1925 à 1926, ou dans les cours d’André Lhote et de Fer­nand Léger à Paris, où il s’installe dès 1926, il préfère pour­suiv­re sa pro­pre voie et développe dès le début des années 1930 sa pro­pre tech­nique de « report » : il réalise un pre­mier dessin pul­sion­nel et automa­tique qu’il reporte de façon extrême­ment cal­culée en plus grand for­mat afin de le retra­vailler et d’en faire une toile. Cette spon­tanéité cal­culée est car­ac­téris­tique de sa méth­ode. Encore peu recon­nu dans ces années d’avant-guerre, mal­gré quelques expo­si­tions, il doit faire face à de nom­breuses dif­fi­cultés matérielles. Divor­cé de sa pre­mière épouse la pein­tre Anna-Eva Bergman, qu’il avait épousée en 1929, il se remarie en 1938 avec Rober­ta Gon­za­lez, fille du sculp­teur espag­nol, avant de s’engager dans la légion étrangère pour com­bat­tre auprès des Français con­tre l’Allemagne nazie. Démo­bil­isé après la défaite française en sep­tem­bre 1940, il part en exil, parvient à gag­n­er l’Espagne en 1943 où il retenu dans un camp de réfugiés, puis parvient de nou­veau à entr­er dans la légion étrangère. Il est blessé lors de la bataille de Belfort en 1945 où il perd l’une de ses jambes. De retour à Paris en 1945, il est nat­u­ral­isé français l’année suiv­ante. C’est alors que son tra­vail com­mence à être recon­nu : pre­mière expo­si­tion per­son­nelle à Paris en 1947, par­tic­i­pa­tion à la Bien­nale de Venise en 1948. La cri­tique voit en lui l’un des représen­tants majeurs de la nou­velle pein­ture d’après-guerre, notam­ment de ce que l’on appelle « l’art informel ». En 1960, il reçoit le grand prix inter­na­tion­al de pein­ture de la Bien­nale de Venise. C’est alors qu’il com­mence à chang­er de tech­nique en peignant directe­ment de grands for­mats avec de la pein­ture acrylique ou vinylique, qu’il grat­te ensuite. Les années 1960 sont celles de la recon­nais­sance inter­na­tionale qui le con­duisent en 1968 à faire con­stru­ire une mai­son-ate­lier à Antibes avec Anna-Eva Bergman qu’il a épousée pour la deux­ième fois à la fin des années 1950. Instal­lé défini­tive­ment à Antibes à par­tir de 1973, il pour­suiv­ra jusqu’à la fin de sa vie ses recherch­es pic­turales, en créant des instru­ments spé­ci­fiques, en s’inspirant de son très abon­dant tra­vail pho­tographique, en écrivant. Il meurt à Antibes en 1989. Son œuvre, quelque peu dén­i­grée dans les années 1990, con­naît un regain d’intérêt dans les années 2000 qui en font l’un des représen­tants majeurs de la pein­ture Post-War. En 2019, le Musée d’Art Mod­erne de la Ville de Paris lui con­sacre une grande rétro­spec­tive inti­t­ulée « Hans Har­tung. La fab­rique du geste ».