Œuvres
Biographie
1881–1955
Né en 1881 à Argentan dans l’Orne, Fernand Léger, que l’on surnommera « le paysan de l’avant-garde », se destine d’abord à l’architecture. Mais quand il arrive à Paris en 1900, il décide de se consacrer à la peinture. Ayant échoué au concours d’entrée à l’École des Beaux-Arts, il fréquente plusieurs ateliers en pratiquant assidument le dessin. Installé dans le quartier de Montparnasse, il se lie avec les peintres Robert Delaunay et Marc Chagall, les poètes Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Max Jacobs. Ses premières toiles, qu’il détruira pour la plupart entre 1902 et 1908 au fur et à mesure de leur production, sont d’un style post-impressionniste. Marqué par la rétrospective consacrée à Paul Cézanne en 1907, intéressé par le cubisme naissant de Georges Braque et Pablo Picasso, il oriente dès 1910 sa peinture vers le cubisme. Il rejoint alors le groupe de la Section d’Or, qui réunit Albert Gleizes, Jean Metzinger, Henri Le Fauconnier et les frères Duchamp. S’il partage le souci cubiste de créer un réalisme non figuratif, il se distingue cependant par sa volonté de créer un cubisme davantage visuel qu’intellectuel. Il signe avec le marchand Daniel-Henry Kahnweiler et participe à plusieurs expositions à Paris, à Moscou, à l’Armory Show à New-York en 1913. Il développe dans ces années-là ce qu’il appelle les « contrastes de formes » : ses toiles cherchent à créer un mouvement fondé sur l’opposition des volumes, des lignes et des couleur utilisées pures. Le critique Louis Vauxcelles parle à son propos de « tubisme » : les volumes géométriques, déboîtés, ne sont plus statiques et indissociables mais autonomes et créent ainsi un antagonisme dynamique, reflet du monde moderne. Envoyé au front comme brancardier pendant la Première Guerre Mondiale, il continue à dessiner. En 1917, il signe un contrat avec le galeriste Léonce Rosenberg. Une fois la guerre terminée, il réalise de grandes peintures de plus en plus marquées par son goût pour la modernité (le paysage urbain industriel, la confrontation entre l’homme et la machine) – ce qui le conduira notamment à s’intéresser au cinéma (il co-réalise le film « Ballet mécanique » avec l’américain Dudley Murphy en 1924). Dans la deuxième moitié des années 1920, il se met à réaliser des œuvres plus « statiques », comme « La lecture » en 1924, et se concentre sur la notion de « figure-objet ». Très actif sur le plan pédagogique, Léger fonde en 1924 l’Académie de l’art moderne qui deviendra en 1934 l’Académie de l’art contemporain. Dans les années 1930, rêvant de concilier avant-garde et art populaire, il réalise de grandes peintures murales. Fuyant la guerre en Europe, il part s’installer à New-York en 1940. À son retour en France en 1946, il installe son atelier à Montrouge dans la banlieue parisienne et poursuit sa recherche fondée sur sa volonté de redonner à l’art une fonction sociale en créant des images compréhensibles par tous. Il commence alors une série de tableaux consacrée aux ouvriers sur les chantiers. L’œuvre monumentale « Les Constructeurs, état définitif » (1950) marque l’aboutissement de cette série. Il aborde aussi de nouveaux supports comme la fresque, les cartons pour vitraux (Eglise d’Audincourt), la sculpture (« La Grande Fleur qui marque », 1952). Il meurt à Gif-sur-Yvette près de Paris en 1955. En 1960, le Musée National Fernand Léger est inauguré à Biot dans les Alpes Maritimes.