Œuvres
Biographie
1863–1944
Né en 1863 en Norvège, Edvard Munch, après avoir étudié la peinture dans son pays, effectue un premier séjour à Paris en 1885. Il y découvre les recherches picturales des différents courants post-impressionnistes. Il réalise alors un tableau décisif qui marque un tournant dans sa manière de peindre, « L’enfant malade ». Ce qui le guide, c’est l’expression d’une impression de l’âme (plutôt que l’expression d’une impression de l’œil). En ce sens, il annonce le courant expressionniste. Lors d’un second séjour à Paris en 1889, il s’essaie au style pointilliste, mais il est surtout marqué par le synthétisme développé par Paul Gauguin et ses amis. La simplification et la stylisation des formes au service d’un certain symbolisme, typique de cette époque, le conduisent notamment à réaliser la toile « Nuit », en lien avec la mort récente de son père. De retour en Norvège, il y expose en 1892 une série de toiles remarquées. Il est alors invité à montrer son travail à Berlin : l’exposition fait scandale (on y voit une provocation anarchiste), mais le fait connaître. Il s’installe à Berlin où il fréquente nombre d’artistes et d’intellectuels d’origine scandinave. En 1893, il y expose 6 toiles sous le titre « Étude en une série. L’Amour. », qui marquent le début d’un cycle qu’il appellera La Frise de la Vie, « un poème sur la Vie, l’Amour, la Mort ». C’est dans le cadre de cette série qu’il peint l’un de ses tableaux les plus connus « Le Cri » (dont il existe cinq versions successives). La critique parle alors de « réalisme psychique ». Le synthétisme, qui tire parfois vers le nabisme, devient le moyen d’expression de la psyché de l’artiste qui puise dans le matériau de sa propre vie pour choisir ses sujets. Munch revient à Paris en 1896. Il délaisse quelque peu la peinture pour se consacrer à la gravure et à la lithographie, réalisant affiches et illustrations. En 1898, il rentre en Norvège avant d’effectuer un grand voyage à travers l’Europe l’année suivante. Au début du siècle, il réalise de nombreuses toiles de grand format et son style se fait alors plus décoratif sous l’influence du Jugendstill (équivalent allemand de l’Art Nouveau) et des Nabis (notamment du peintre français Maurice Denis). En 1902, il présente à Berlin sa Frise de la Vie enfin achevée. Vivant les dix premières années du XXème siècle entre la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège, il s’intéresse de plus en plus au genre du portrait qui lui vaut un certain succès. Alcoolique, victime de périodes de forte dépression, qui lui valent plusieurs hospitalisations, Munch s’installe en 1916 dans une maison des environs d’Oslo pour tenter de mener une vie plus tranquille. Il y peint tout en s’intéressant de plus en plus à la photographie et au cinéma (il réalise plusieurs films expérimentaux). Munch meurt dans sa maison de Norvège en 1944 à l’âge de quatre-vingts ans des suites d’une pneumonie. Il laisse une œuvre extrêmement riche où la peinture occupe une place aussi importante que le dessin, l’aquarelle, la gravure, l’écriture, la photographie et le cinéma. Le musée Munch est inauguré à Oslo en 1963.