Biographie
1879–1965
Né à Marseille en 1879, Charles Camoin y étudie à l’École des Beaux-Arts dès 1895 avant d’entrer aux Beaux-Arts de Paris en 1998. Il y fait des rencontres décisives : Henri Matisse et Albert Marquet dont il restera toujours très proche, et Henri Manguin. Les jeunes peintres, futurs « fauves », quittent les Beaux-Arts pour chercher ensemble leur propre façon de peindre. Lors de son service militaire dans le Sud de la France (1900–1903), Camoin rende visite au vieux Paul Cézanne qui sera toujours une grande référence pour lui et l’accompagnera dans ses recherches artistiques. De retour à Paris en 1903, Camoin, membre du groupe d’artistes réunis maintenant autour de Matisse, expose au Salon d’automne et au Salon des Indépendants. Représenté par la galerie Berthe Weill, il connaît le succès dès 1904 en vendant plusieurs de ses toiles, notamment à l’État français et à Paul Signac. Mais c’est en 1905 qu’il se fait connaître en exposant dans la salle VII du Salon d’Automne, la fameuse « cage aux fauves » où se trouvent aussi les toiles de Matisse, Derain, Vlaminck, Marquet et Manguin. Contrairement à ses amis fauves, Camoin ne transpose que rarement ses couleurs et cherche toujours à conserver la cohésion de l’image peinte. Tout en séjournant régulièrement en Provence, et notamment à Saint-Tropez, Camoin vit à Paris où le galeriste Kahnweiler organise sa première exposition personnelle en 1908. Ses œuvres circulent en Europe et aux Etats-Unis dans les expositions d’avant-garde. En 1912, il signe avec la galerie Eugène Druet. Il reste fidèle à la veine coloriste du fauvisme en portant toujours une attention particulière aux détails et à la structure. Il passe l’hiver 1912–1913 à Tanger avec son ami Matisse tout en continuant à peindre dans le Sud (Marseille, Cassis, Martigues). Début 1914, Druet lui consacre une exposition personnelle, mais Camoin n’est pas satisfait de son travail et détruit la plus grande partie de ses toiles. Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il rentre à Paris en 1919 et ne se remet que difficilement à la peinture. À partir de 1921, Camoin vit entre Paris et Saint-Tropez, dont il peindra le port, le golfe et les environs de manière récurrente. Il entretient une correspondance assidue avec Matisse et reste proche d’Albert Marquet, installé à Alger. Souvent décrit comme étant « le plus impressionniste des Fauves », Camoin développe une peinture sensuelle et spontanée qui demeure attachée à la transcription du motif et de ses variations lumineuses. En ce sens, il s’inscrit aussi dans l’héritage de Paul Cézanne qui tenta toujours de concilier la spontanéité du geste coloré à l’ordonnance du motif. Il meurt dans son atelier de Montmartre en 1965.