Œuvres

Biographie

1875–1947

Albert MarquetNé à Bor­deaux dans un milieu mod­este, Albert Mar­quet révèle très jeune des tal­ents de dessi­na­teur. Sa mère décide alors de l’accompagner à Paris pour le pouss­er dans cette voie. Il entre à l’École des Art Déco­rat­ifs en 1892 où il ren­con­tre Hen­ri Matisse, de cinq ans son aîné, qui devien­dra son fidèle ami.

Suiv­ant tous les deux à par­tir de 1895 la classe de Gus­tave More­au aux Beaux-Arts de Paris, ils y ren­con­trent Hen­ri Man­guin et Charles Camoin. Com­mence alors une péri­ode de bohème et d’expérimentation artis­tique qui abouti­ra à l’exposition dans la salle VII du Salon d’Automne de 1905. Ceux que l’on appellera les Fauves y présen­tent des toiles qui frap­pent l’œil par leur palette franche et cri­arde et leur sim­pli­fi­ca­tion des formes. Albert Mar­quet y mon­tre cinq huiles sur toile, dont la Vue d’Agay, aux côtés d’œuvres de ses cama­rades Hen­ri Matisse, André Derain, Hen­ri Man­guin, Charles Camoin et Mau­rice de Vlam­inck. Cepen­dant, con­traire­ment à son ami Matisse, chef de fil et théoricien de cette révo­lu­tion artis­tique, Mar­quet renonce assez vite au fau­visme pur et dur. Il préfère garder une approche plus réal­iste, qui s’attache davan­tage aux lignes et aux valeurs. On dira de lui qu’il est un fauve devenu « chat d’appartement ».

À par­tir de 1907, Mar­quet affirme donc sa pro­pre manière de pein­dre tout en ren­con­trant le suc­cès. Ses toiles se vendent, il a sa pre­mière expo­si­tion mono­graphique chez le marc­hand Druet en 1907. Il voy­age beau­coup en France (Côte d’Azur, Nor­mandie) retrou­vant sou­vent ses amis pein­tres, mais aus­si à tra­vers l’Europe, tout en restant attaché à son ate­lier de Paris sur les quais de Seine. Après la pre­mière guerre mon­di­ale, il se rend à Alger où il ren­con­tre celle qui devien­dra sa femme en 1923, Mar­celle Mar­tinet. Jusqu’en 1939, ils vont énor­mé­ment voy­ager, pas­sant l’hiver à Alger, et par­courant l’Europe le reste du temps. Ils achè­tent une mai­son à la Frette-sur-Seine dans la ban­lieue parisi­enne, mai­son qui servi­ra régulière­ment de refuge à leurs amis. Représen­té par les marchands Druet et Bern­heim, Mar­quet est un pein­tre inter­na­tionale­ment recon­nu : il est présent à la Bien­nale de Venise en 1926 et y représente la France en 1936, il est exposée aux États-Unis et à tra­vers l’Europe.

Il passe les années de la sec­onde guerre mon­di­ale à Alger avant de ren­tr­er à Paris en 1945. Il meurt en 1947. Son œuvre abon­dante (huiles sur toile, aquarelles, dessins) se dis­tingue par son obses­sion du paysage mar­quée par l’omniprésence de l’eau, des fleuves, de la mer, et un sens aigu du cadrage et de la com­po­si­tion. L’élégance de sa con­struc­tion syn­thé­tique révèle une sen­si­bil­ité tout à fait sin­gulière dans l’élaboration d’une pein­ture du paysage mod­erne. Son ami Matisse le qual­i­fie d’Hokusaï français.