Œuvres
Biographie
1881–1953
Né à Paris en 1881, Albert Gleizes suit une formation de dessinateur technique dans l’entreprise de son père avant de se consacrer à la peinture. Autodidacte, il réalise ses premières toiles dans un style néo-impressionniste avant de découvrir l’œuvre de Paul Cézanne et de rompre avec la peinture descriptive pour privilégier le travail du plan, des volumes et de la multiplicité des points de vue. Il subit l’influence passagère du fauvisme autour de 1908 avant de devenir l’un des représentants majeurs du cubisme naissant, initié par George Braque et Pablo Picasso dès 1907. Durant l’été 1909, il séjourne dans les Pyrénées où il peint des paysages dans un style linéaire et dépouillé proche de celui du peintre Henri Le Fauconnier, avant d’affirmer l’année suivante un style encore plus analytique dans lequel il décompose les formes en multiples facettes aux coloris atténués. En exposant en 1911 au Salon des Indépendants un nu masculin et la toile « Femme aux phlox », aux côtés de ses amis Henri le Fauconnier, Fernand Léger, Jean Metzinger et Robert Delaunay, il participe au « scandale cubiste ». L’année suivante, il publie le premier traité majeur sur le cubisme, <em>Du Cubisme</em> co-écrit avec Jean Metzinger, qui affirme les débuts de la simultanéité en peinture : l’objet représenté n’est plus considéré d’un point de vue déterminé, mais il est reconstruit suivant des points de vue successifs reproduits de façon simultanée sur la toile. Cette même année 1912, il expose au Salon de la Section d’or la toile « Dépiquage des moissons » qui affirme encore davantage ce nouveau langage pictural qui annonce les débuts de l’abstraction Quand éclate la Première Guerre Mondiale, Gleizes est envoyé au front, mais réformé dès l’année 1915. Il part alors à New-York où il fréquente Marcel Duchamp et Francis Picabia, et trouve dans le jazz un équivalent musical à sa recherche picturale. En 1916, il est à Barcelone où a lieu sa première exposition personnelle. De retour en France en 1919, il se consacre à l’enseignement et poursuit sa recherche théorique en développant l’idée de « tableaux-objets ». Usant d’aplats de couleur plus ou moins géométriques, Gleizes alterne alors les compositions purement abstraites et les figurations allusives. En 1931, il adhère au mouvement Abstraction-Création qui défend l’art abstrait international. En 1937, il réalise pour l’Exposition Universelle des décors muraux avec Robert Delaunay, Fernand Léger et Léopold Survage. En 1938, il peint des grands panneaux décoratifs pour le Salon des Tuileries avec Jacques Villon et Robert et Sonia Delaunay. Dès le début des années 1930, sa peinture, tout en restant abstraite, tend vers davantage de spiritualité en s’inspirant des peintures byzantines et médiévales. À partir de 1939, Gleizes vit à Saint-Rémy de Provence, entouré de disciples qui viennent apprendre à ses côtés. En 1947, il a sa première grande rétrospective à Lyon. Il meurt à Avignon en 1953.